DES SCENES SANS ACTEURS…

DES SCENES SANS ACTEURS…

…Hélas une fois de plus… !
Que faire quand mes mains
A force de tirer les rênes
Vivent de l’écorchure des nerfs
Je ne sens plus de parfum
N’écoute plus de musique
Ma rive à l’instar des autres embouchures
Est rivée à l’écart de toute embarcation…

Je vis en dehors des sentiments
Mes cris ne sortent plus d’une forge refroidie
Ne voyagent plus dans les airs du temps
Ils restent au travers de ma gorge
Une écharde chauffée au fer blanc
Ma lyre regagne son hibernation
Les cordes pliées refusent les notes
Et je m’en vais dans d’autres sillages
Raconter les tribulations des tatouages…

Quand une main décide de lever l’ancre
De rechercher le parchemin de navigation
De loin change le pavillon des couleurs
La mer appelle de ses poumons colorés
J’ai envie de fuir une terre stérile
Où je ne laisse qu’un fragment de mémoire…

Dis, je suis pris dans les filets de l’attente
Toi tu te laisses emporter par tes chants
Et tu choisis la prochaine étape
Moi je suis figé comme une plante
Et malgré l’annoncée de la belle saison
Je vois que mon sol ne tient pas d’eau
Et les racines essorées se nouent…

Triste est cette marche en solitaire
Quand je ne fais que parler aux murs
Quand je passe dans des jours indéfinis
Quand je me regarde sans trouver un reflet
Et là, dans un coin isolée d’une chambre
Je fais appel à un stylet imbibé de sang
Pour marquer d’un trait hachuré
Un jour sans fin, une nuit sans étoile
La marche constante d’un simple poète
Qui frôle l’espace d’un long itinéraire
Où le soleil ne fait que passer en coup de vent
Et où l’ombre projette ses décors sans fin
Dans l’absence durable des autres acteurs

© kacem loubay
Lundi 20 Mars 2006
Khénifra – Maroc
Loubay_k@yahoo.fr
Le poète de l’autre rive

Rang: Administrateur Nombre de messages : 472 Date d'inscription : 06/07/2005

Merci de ce joli texte....

des scènes sans acteurs..

des forums sans lecteurs

... des mots qui s'écrivent dans la nuit..

A bientôt j'espère ?

Bonjour Océane

...Des fois On regrette ses mots, on les met " en bandoulière ".
Pour qui écrire, pour soi et pour les autres... Mais quand on
sillonne un site, et qu'on se re/trouve seul, on se dit on est en
face d'une flace qui ne reflète que son propre visage. Le décor
extérieur n'a aucune existence...

Mes amitiés de l'autre rive

Qui te dit que tu es tout seul ?

Et puis, après tout, ne sommes-nous pas tout seul à l'intérieur de notre peau depuis le jour de notre naissance ?

C'est une sensation que j'ai consciemment ou inconsciemment depuis près de 65 ans.

Tu penses que personne ne fait attention à toi ici ? Ou je me trompe ?

La vérité est toute simple : chacun est englué dans sa propre réalité et ne voit même pas passer le temps.

C'est bien mon cas. Et je m'en veux souvent de manquer à des amis.

Amitiés.

Rang: Administrateur Nombre de messages : 472 Date d'inscription : 06/07/2005

elle est bien vraie ta remarque Ramsès

Citation :: chacun est englué dans sa propre réalité et ne voit même pas passer le temps.

il y a quand même des mains qui se tendent...

Certes, il y a des mains qui se tendent et heureusement !

Mais il est impossible de tendre la main tout le temps à tout un chacun.

C'est un peu ça aussi que sous-entendait ma remarque.

Quant à notre poète de l'autre rive, il a bien dû remarquer que les membres de ce forum ne se manifestent qu'à intervalles plus ou moins longs pour certains. Au bout d'un certain temps, la mémoire des messages lus il y a x jours, semaines ou mois devient plutôt floue.

Il aurait donc tort de se décourager !