J'en pense plusieurs choses.
La première, c'est qu'il est aberrant de nommer des juges d'instruction aussi jeunes. J'en dirais autant pour les substituts du procureur.
Pour ce qui est de ce jeune juge d'instruction, je dirais qu'il a été victime de son manque de recul vis-à-vis de la vie et du fait qu'il n'a pas été contrôlé par sa hiérarchie. Il est une victime aussi dans ce sens que cette affaire va sans doute briser sa carrière et empoisonner sa vie probablement pour le reste de ses jours.
La deuxième, c'est que je trouve que les media en font trop et que ça nuit à la sérénité de l'instruction. Ok pour le droit à l'information mais dans certaines limites. Il est certain que le battage médiatique a dû jouer un rôle dans cette malheureuse affaire comme dans d'autres d'ailleurs.
La troisième, c'est qu'il est toujours difficile de prendre en compte des témoignages d'enfants dans des affaires de ce genre. Notamment parce que les enfants ne se rendent pas toujours compte de la portée de leurs paroles et qu'ils peuvent être influencés par leur entourage adulte. Je ne sais pas s'ils ont été réellement violés physiquement mais ils l'ont été en tout cas mentalement.
La quatrième, c'est que la "justice" est établie et rendue par des humains avec toutes les possibilités d'erreurs que ça comporte (en passant, c'est pour ça entre autres que j'ai toujours été opposée à la peine de mort).
La cinquième, c'est que, avant de mettre en route l'appareil judiciaire, il faudrait que les enquêtes de police soient menées peut-être autrement. A cet égard, j'ai encore en mémoire les lacunes des enquêtes concernant l'affaire Dutroux.
J'espère une chose : c'est que les personnes qui ont été reconnues innocentes au terme de cette lamentable procédure arriveront à se reconstruire une vie "normale" mais je crains que les stigmates de la prison ne restent longtemps ionscrits sur leur front dans le regard de certaines personnes.
Et pour finir, je pense que toute la lumière n'a pas été faite lors des procès.
En réalité, il n'est pas possible de vraiment faire toute la lumière étant donné la fragilité des témoignages humains en dehors des cas de flagrant délit ou de preuves vraiment incontestables.