Les traditions dans nos régions...

Ce serait sympathique ici que l'on échange les traditions dans nos régions autour de Noël !

le blé de Noël

En provence, traditionnelement à la Ste Barbe le 4 décembre on plante le blé de noël ! Cela assure, si il pousse bien droit une prospérité pour l'année nouvelle !

Dans les magasins, on vend des petits sachets de blé. On les sème dans une soucoupe sur du coton et on arrose tous les jours... ni trop peu, ni pas assez. Petit à petit, le blé pousse et devient assez haut à Noël. Dans la famille, chacun sa soucoupe et tout est rassemblé au pied du sapin avec la crèche. On peut faire pousser des lentilles aussi, mais pour la prospérité.. il faut du blé !




Racontez nous aussi les traditions chez vous, ou celles de votre enfance.

Mais en Provence, il y a aussi les desserts de Noël (au nombre de 12 ou 13, je ne sais plus).

Je crois que je ne pourrais jamais avaler tout ça.

Chez moi, on dégustait au dessert la traditionnelle bûche de Noël faite d'un tendre et moelleux gâteau aux oeufs. On le coupait en deux dans la sens de la longueur et après avoir mis une couche de crème moka qu'on aromatisait avec du rhum, on remettait les deux morceaux en place et on recouvrait le tout d'une bonne couche de la même crème. Ensuite, on granissait la bûche avec des figurines en sucre et des feuilles de houx (non comestibles).

Quand j'étais ado, je préparais moi- même la crème comme mon père me l'avait appris et je me chargeais de la garniture. Mais c'était ma mère qui cuisait le gâteau.

La dinde n'était pas de tradition et je ne me rappelle plus de quoi était fait le reste du repas.

Plus tard, quand j'ai moi-même préparé le repas de Noël, je faisais de la bisque de crevettes à l'armagnac, un aspic de poisson ou un classique homard en belle vue ou encore un canapé avec des oeufs mimosas et des anchoix allongés et pour suivre, un plat de gibier (marcassin, biche, faisan). Mais la bûche, je l'achetais et c'était nettement moins bon quecelle de ma jeunesse.

Le champagne était de rigueur. Pour l'apéritif et pour le dessert. Et entre les deux, un bon vin blanc et un bon vin rouge.

Au fil du temps, j'ai fini par servir du champagne tout au long du repas. Et les plats de résistance ont varié aussi. Hélas, j'ai perdu certaines recettes, comme celle du coquelet farci cuit en papillotes dans un court bouillon. De la dinde, j'en ai fait assez rarement, vu que pour deux personnes, c'était beaucoup trop ou je devais congeler.

Au Nouvel An, la bûche était remplacée par un gâteau du même genre mais en forme de coeur. A minuit, le soir du réveillon, on se souhaitait la bonne année et je téléphonais à mes parents tout de suite après.

Je suis nostalgique parce que depuis cinq ans, vu les circonstances, je n'ai plus rien fait : les deux première années de cette période, j'achetais tout tout fait et les trois dernières, je n'ai vraiment plus rien fait de spécial vu que j'étais seule.

Je me demande si j'arriverai un jour à me remettre à cuisiner. Parce que j'ai l'impression d'avoir tout désappris. Et d'autant plus que depuis dix ans, ma cuisine était devenue de plus en plus épurée en corps gras.

Maintenant, je ne sais pas ce que vont faire les personnes qui me recevront pour Noël. J'aurai la surprise et pour moi, ce n'est pas l'important.

La crèche en Provence et ses inimitables santons.

Je vous ai regroupé sur cette image les santons traditionnels (ceux ci sont de Carbonnel, maître santonnier)



En haut : les bergers et bergères
puis le Ravi et sa compagne
L'homme et la femme à l'âne

Sous la scène de la nativité :
le couple au parapluie, le couple de poissonniers, le rémouleur, le vannier, la fileuse

viennent ensuite

le brigant, l'aveugle et son accompagnant

et enfin les notables avec les rois mages et ... le maire, le tambourinaire et le curé !

"Dans une boite en carton
sommeillent les petits santons.
le berger le rémouleur..."

Allez, il est l'heure d'aller chercher la mousse dehors, le lichen, les pierres, le bois, les petits bouquets de thym qui feront de jolis arbres... et de ressortir les petits santons de la boite, faire la grande crèche à côté de la cheminée...

... Ce n'étaient pas les Noëls de mon enfance, mais ce sont
les noëls quand j'étais en Provence et qu'avec ma fille et mon fils, on passait l'après midi à la construire dans ces premiers dimanches d'avent.

C'est la pastorale des santons de provence qui me revient !

[

Un vieux 33 tours noir !!!
Que l'on écoutait en famille quand j'étais enfant.
Ca me faisait rêver magiquement !

C'est la pastorale de Maurel !

J'en ai entendu beaucoup parler.. elle est jouée et reprise toutes les années en provence et je n'y suis jamais allée !!

Il faudra quand même que je me décide un jour, peut être pourrais je y emmener mes petits enfants ??

Je suis heureuse de t'avoir fait revivre ou rappeler un souvenir d'enfance heureux...

Les santons me fascinent depuis longtemps.

Je crois que ça remonte au temps où, l'école, on nous faisait lire "Les lettres de mon moulin".

J'aimais bien écouter les chants de Noël mais depuis que je suis seule, ça ne me dit plus trop.

Le réveillon avec les bougies, la musique, la belle table en robe de fête, c'était magique.

Je continue sur ma lancée avec les traditions de noël en Provence, et vous fait partager mes quelques connaissances avec la nuit de noël l'organisation de la table : la bûche de noel, le gros souper et les treize desserts !

Tout d'abord tout ce qui tourne autour de la nativité en Provence est tourné vers la symbolique des chiffres et du catholicisme.

La table du Gros Souper ne doit pas être dressée comme celle d’un repas ordinaire.

Le soir du 24 décembre, on dresse la table en mettant trois nappes blanches honorant la Sainte Trinité.

Trois chandelles éclaireront la table qui sera ornée soit de houx ou de fusain à boules rouges ; trois coupelles avec le blé de la Sainte Barbe seront également posées sur la table.

Tous les plats seront présentés en même temps au début du repas (desserts compris).

Généralement, la première nappe sera enlevée avant les desserts. En fin de repas, la table ne doit pas être desservie, on nouera juste les coins afin qu'il ne traînent pas sur le sol et que de mauvais esprits ne puissent monter sur la table. On ne desservait pas la table car, ainsi, les ancêtres pouvaient durant la nuit venir participer au repas comme les vivants.

Dans bien des endroits, il était également de tradition de laisser une place vide au cas où un indigent se présenterait pour partager le repas. Cette tradition s'appuie plus à l'origine sur le fait que cette place d'honneur servait à honorer le souvenir des parents disparus plutôt qu'à accueillir quelque mendiants.

Le "Cacho-Fio"


Cette tradition prend certainement sa source dans les fêtes païennes très anciennes liées au solstice d'hiver qui donnaient lieu à de grands feux de joie comme cela peut encore se pratiquer en été lors de la Saint-Jean.

Le soir de Noël, lorsque la table de fête est dressée, le plus âgé de la maison aidé du plus jeune choisit la plus grosse bûche possible parmi la provision de bois pour l'hiver (parfois il est question de chêne, parfois de bois d'arbre fruitier).

Ensemble, tenant la bûche chacun à un bout, ils font trois fois (symbole de la Trinité) le tour de la table avant de la mettre dans la cheminée, l'aïeul l'arrose d'un verre de vin cuit en prononçant les paroles suivantes :

Allégresse, allégresse !
Mes beaux enfants, que Dieu nous réjouisse !
Avec Noël tout bien vient,
Dieu nous fasse la grâce de voir l'an qui vient,
Et, si nous ne sommes pas plus, que nous ne soyons pas moins.


Cette bûche, qui rappelons-le était choisie bien grosse, devait brûler doucement dans un coin de l'âtre jusqu'à la nouvelle année.

On peut dire que si cette coutume n'est plus trop respectée de nos jours, il reste dans toutes les régions la bûche de Noël, celle fabriquée par le pâtissier qui permet de donner une certaine survivance à cette tradition très ancienne.

Le gros souper

Après cette tradition du "Cacho-Fio", commence à proprement parler le "Gros Souper" de Noël qui permettait de patienter jusqu'à la messe de minuit.

Ce qui frappe lorsqu'on étudie ce repas de fête, c'est que ce dernier est un repas maigre qui privilégie les légumes aux viandes et aux sauces grasses.

Ce repas devait proposer une profusion de plats confectionnés avec tout ce dont on disposait comme denrées sur place. Ceci fait que suivant les lieux on note d'assez importantes disparités quant au contenu des assiettes. Malgré tout, encore une fois, la constante principale est que chacun des plats est constitué principalement de légumes.

Sont donc souvents à l'honneur : escargots (passés nature 2 à 3 minutes sur la braise), morue frite, muge aux olives, cardes, cardons.

A proximité du littoral, le plat principal était la bouillabaisse que les pauvres confectionnaient à base de morue et de cardes.

On peut manger aussi des cardes blanchies et de la salade de céleri que l'on trempe dans l'huile d'olive.

Autres variantes :différents gratins en particulier d'épinards et de morue frite à l'huile d'olive et garnie de câpres, du céleri au fromage, des oeufs durs...

Vers Nice, des raviolis et des pâtes fraîches et les tourtes aux légumes.




... pour ceux qui ne connaissent pas les cardes et cardons...

Les treize desserts


Pourquoi treize ? Parce ce nombre symbolise Jésus et les douze apôtres.

On y trouve des fruits secs : raisins secs, figues sèches, amandes et noix. On nomme bien souvent ces quatre fruits secs les "mendicants" (= les mendiants) à cause de leur couleur, qui rappelle l'habit des moines mendiants : les Carmes (amandes), les Dominicains (raisins secs), les Franciscains (figues) et les Capucins ou Augustins (noix).

Suivent les fruits frais : oranges, mandarines, pommes, poires, raisin, dattes, figues, pruneaux, melon jaune

Puis les fruits confits : les citrons confits, la confiture de coing, le nougat blanc et le nougat noir.

et la pòmpa a l'òli... kesaco ? c'est la "pompe à huile" en français. C'est une gateau délicieux et très simple à faire, à base de farine, de sucre fin, de fleur d'oranger, d'huile d'olive et de zestes d'oranges. Attention, la pâte ne doit surtout pas lever, il ne s'agit pas d'une brioche ! Il se présente sous forme d'une grosse galette sur laquelle on a effectué des rayures. Une sorte de fougasse ou de gibassier.

L'important dans ces treize desserts.. c'est qu'il soient bien treize !

Et qu'ils soient accompagnés d'un vin doux tel la Cartagène, ou du vin de vendange tardive...

Ces desserts doivent être tous rassemblés sur la même table et restent ainsi dans toute la période de noël, consommés au fur et à mesure !

Je reviens sur la pastorale... pour la faire découvrir à ceux qui ne la connaissent pas !

La pastorale Maurel

Le nom de Pastorale vient de ce que les bergers (lei pastre) en sont les principaux personnages de cette pièce. Véritables mystères, au sens du théâtre médiéval, elles étaient d’abord joués dans l’église même, faisant partie du rituel de la messe, la cérémonie fût ensuite repoussée hors des murs du temple de Dieu.

La pastorale Maurel (1844) du nom de son auteur Antoine Maurel : fils d’ouvrier au quartier St Jean à Marseille, il était miroiteur-doreur. Membre du cercle Catholique des ouvriers dirigé par l’abbé Julien, c’est à la demande de ce dernier qu’il écrivit " Le Mystère de la naissance de N.S Jesus Christ " en 1844 ; le succés est si vif que le spectacle ne tardera pas à être joué sur toutes les scènes marseillaise et régionales.


Telle la crêche de Noël, cette pièce est volontairement anachronique. L'auteur, afin d'en situer le contexte, a mêlé intentionnellement son époque contemporaine (XIXe siècle) en Provence, à l'époque de la nativité è Bethléem. Les acteurs évoluent comme si le temps de séparation entre les deux époques n'avait pas existé, ainsi d'ailleurs que la distance les séparant. Cette pieuse et naïve fantaisie, semée de situations burlesques, permet pour notre plaisir d'aller à la rencontre des premiers personnages de la crêche : Joseph et Marie, à la recherche d'un logement pour la nuit... .



La pastorale comprend 5 actes en vers provençaux, à l'exception du 4ème dont les personnages (Hérode et les Rois Mages) s'expriment en français.

Le premier acte raconte Le Réveil des Bergers par l'ange annonciateur de la bonne nouvelle.
Le second a pour titre Le Réveil des Vieux du village.



Le troisième acte comporte 2 tableaux : l'un se déroule devant la Ferme où tout le monde se regroupe avant le départ pour Bethléem, l'autre autour du Puits où les Peureux sont terrorisés par Lou Boumian.



Dans l'acte cinquième, l'Etable de Bethleem, la Sainte Famille et tous les personnages entrevus tout au long de la pièce sont réunis. Leur façon parfois fantaisiste et joyeuse de rendre hommage au Nouveau-né n'empêche pas la réalisation de certains miracles : l'aveugle recouvre la vue, les Bohémiens deviennent honnêtes, la femme acariâtre devient aimable et l'ivrogne prend de bonnes résolutions... Enfin, les Rois Mages, parés de mille richesses, viennent offrir leurs présents à l'enfant Jésus. Un hymne final d'allégresse s'élève à l'unisson…

Le Pastrage :

Noël est avant tout une cérémonie pastorale. Il faut rappeler que le solstice d’hiver correspond naturellement à la période de l’agnellage. Par conséquent, la présentation d’un agneau à la messe de minuit ne peut être dissociée des soucis d’une population qui vit essentiellement de l’élevage ovin.

Quelques jours avant Noël, le bayle (le maître berger) choisit un agneau, le plus beau du troupeau.



Une charrette est parée avec des rubans, des bougies, des branchages. Le soir de Noël venu, on place l’agneau dans la charrette qui est tirée par la brebis.

Les bergers descendent alors dans le village, pour réveiller les villageois et pour leur annoncer la naissance de l’enfant. Ils apportent l’agneau en offrande. Les groupes folkloriques, qui représentent les villageois se joignent au cortège, les tambourinaires jouent les noëls provençaux, per noun langui, pastre, pastresso etc...

Les bras chargés de présents, ils se rendent à l’église, pour rendrent hommage à l’enfant et déposer à ses pieds, durand la messe, les fruits de la terre.

Dans le disque, il y avait ausi une histoire d'amour.....
de femme "adultère" qui revenait
et de jeunes amoureux je crois aussi !!

Mais j ne sais plus ce qu'est devenu ce vieux disque !

Faut que je fasse le tour de ma famille !!

Hou ! Les traditions, j'en ai oublié les 8/10e.
Les nappes, le repas, les 13 desserts, tout ça c'est ma petite enfance...

Citation :

Dans bien des endroits, il était également de tradition de laisser une place vide au cas où un indigent se présenterait pour partager le repas. Cette tradition s'appuie plus à l'origine sur le fait que cette place d'honneur servait à honorer le souvenir des parents disparus plutôt qu'à accueillir quelque mendiants.

Chez nous aussi, il y avait un couvert en plus, mais c'était vraiment pour "l'indigent". Nous en avions un dans le village et nous étions dans les premiers à qui il rendait visite. Car, malin, il passait dans plusieurs maisons. et ensuite il retournait dans sa petite cabane pour... comme on dit... "piquer un roupillon".

Merci Océane pour ses souvenirs...

P.S. : Non, alain, ce n'était pas la cabane au fond du jardin... (au cas où)

Il y a plusieurs pastorales... et celle que je ne connais que de renommée est la pastorale Maurel (crée par des marseillais).

Sur le disque que tu montres, l'appartenance à ce maurel n'apparait pas en clair.

Dans mes recherches sur le net j'ai trouvé une pastorale Audibert (origine pied noir à Toulon). Dans la lecture des textes, on retrouve toujours l'aveugle qui retrouve la vue au final... mais le diable y est bien présent avec toutes ses tentations ! Alors la femme adultère et le couple de gens qui s'aiment est bien digne de la femme du boulanger et de sa félonie pagnolesque !!

- Alors c'est à c'heure là que tu reviens, Pomponette ?

Voilà le lien vers la pastorale d'Audibert...


Clic ici

... il faut descendre dans la page pour trouver la pastorale !

Annie

j'attendais des confirmations de ta part toi qui a vécu en direct ces coutumes !!

Pour ma part, j'ai découvert ces traditions et j'ai essayé de les appliquer... quoique les menus des réveillons n'avaient du gros souper que les 13 desserts !

En revanche à St Cannat, où j'habitais en Provence, c'étaient un village avec beaucoup de bergeries. Et à la messe de minuit, il y avait une crèche vivante et le mouton porté par le berger qui assistait à la messe.

Le dernier berger est mort il y a deux ans environ et maintenant il n'y a plus ces troupeaux qui allaient brouter sur les plateaux... le thym et le serpolet ! Quand je rentrais du travail, je les croisais sur le chemin qui menait chez moi... ils étaient prioritaires !

Aux activités traditionnelles, s'est supplanté un plateau d'activités économiques... Seules subsistent quelques vignes qui donnent un côte de provence agréable et sans prétention pour les brochettes d'un soir d'été...

Oh la la !! J'ai l'impression d'être une ancêtre là... à vous raconter l'ancien temps. Mais non, ce n'est ps si vieux que cela... juste 15 ans en arrière !

Tu connais ces traditions depuis environ 15 ans, moi je les ai oublié depuis plus de 40 ans...tu vois, tu es plus provençale que moi...

Justement,
je me demandais si ces traditions étaient encore vivantes, et dans quelle mesure !


Non non Annie je pensais seulement à
"ma cabane au Canada
ké blottie dans le lilas" !!!

Traditions encore vivantes ?

Force est de constater qu'elles se perdent malheureusement de plus en plus dans beaucoup d'endroits.

Je ne sais pas si les jeunes ont encore le sens de la fête comme nous l'avions. Mais en tout cas, je pense que c'est différent. Moins conventionnel et sans calendrier précis.