Peau nue, act 2...

Dormir nu, il paraît que ça ne se fait plus, ou alors beaucoup moins,,,
Parce que la nudité prend une drôle d’aura de stupre tout à coup.

La surexposition des chairs est un méfait sur la libido selon les sexologues, et du coup les amants se rhabillent pour dormir.
Même dans les films, ils s’endorment nuisette contre t-shirt, et quand il s’agit de la jouer torride, la nuisette a beaucoup de dentelles au décolleté.

Or, seul le vrai sommeil glorieux – foi de Marilyn célèbrement vêtue de son nuage de Numéro 5 …est un sommeil peau nue.

On peut dormir nu et seul ; il y faut juste de beaux draps épais et frais, dans lesquels on se glisse comme en un bain de blancheur et de rêves…

Foin de pyjama qui fait des plis, encore moins de chemise ( fut-elle à trou, là où il faut !) qui remonte de toute façon sous les aisselles depuis quelques siècles.

Juste soi-même si l’on veut, dans un nuage ouaté, c’est assez bien…

Evidemment, c’est encore mieux de dormir nus, à deux, quand le désir est .

Là, ce sont moins les draps qui comptent que la peau de l’autre ; cette sensation enchantée de pouvoir étendre un bras, une jambe, et de rencontrer l’ épiderme aimé, une peau qui n’est pas à soi, mais presque…avec des nuances de grain, de variations , de couleurs et de finesse….si proches, comme un dédoublement !…Si différente, tel un mystère à découvrir de la paume.

Etrangement belle, la peau de l’autre, endormie, comme une douceur à l’abandon…

Que sont les coulisses d’un rêve si ce n’est qu’une caresse enlacée.

Bleue

Quel beau rêve d'une nuit d'été Bleue...

... et même d'hiver... sous une chaude couette avec l'être aimé.

Bonjour Océanica

J'avoue avoir brodé un tout petit peu mon fantasme...enfin celui des draps naturellement ...

Parce qu'aujourdhui je dors à la nordique ; drap housse en coton tissé et duvet d'été poids plume, celui d'hiver en laine de mouton , bien protégé est en vacance à la cave jusqu'aux frimas et sera parfois accompagné d'une vilaine bouillote en caoutchouc bleu que je collerai contre mon ventre quand le besoin s'en fera sentir...

Mais j'ai la nostalgie d'être à nouveau dans de beaux draps ; ceux de lin dont ma petite enfance se souvient, chez ma tendre mémé qui les changeait une fois par mois, c'était la coutume avant l'avénement de la machine à laver qu'elle a eue un jour fin des années 60, je me souviens l'avoir vue assise devant ,l'air béat, regardant son travail ancien, comme s'il s'agissait d'un feuilleton télévisé ( qui viendrait plus tard ) ou plutôt son Nous- Deux auquel elle était déjà abonnée.

Quelques mois avant , elle bouillait encore ses jolis draps en leur ajoutant de la cendre de bois, dans une cuve aux flancs énormes et noircis par les flammes...dans laquelle je me baignais parfois, et où elle me frottait au savon de Marseille. ( je préférais ça, aux souventes fois où elle crachait dans son mouchoir pour me débarbouiller le visage )

Ces beaux draps lavés et rincés longtemps dans la fontaine, étaient tordus de concert avec pépé quand il n'était pas sur le chantier à maçonner ou une voisine/amie. Et puis ils séchaient, tous étalés sur l'herbe et sous la pleine lune, si possible...mémé me disait : " c'est à cause d'elles ma gringalette que tu feras de beaux rêves parfumés ".

Aujourd'hui les draps de lin si chers , ne font plus que les nuits des palaces et de doux et nostalgiques souvenirs...

Et nous voilà dans de beaux draps !

Beaux souvenirs que ceux de ta grand mère et de ses draps de lin... et de cendre !

Je suis bien incapable de me souvenir en quoi étaient nos draps... ni à quelle cadence elles les changeaient.... J'étais une petite fille "des villes"... aussi les séchages au clair de lune.... ce n'était pas ca !!! Même si la pollution parisienne n'était pas ce qu'elle était en ce temps là...

Mes seuls souvenirs de ce type sont le jour de lessive... le lundi et aussi que le repas était invariablement sardines, jambon, pâtes (affreusement mollasses et surbouilliées).... ce qui m'a dégouté jusquà un âge très avancé de ce repas insipide et très associé au dur labeur....

Il m'a fallu attendre mon installation en provence pour me rendre compte que les pâtes pouvaient être festives, se cuisinaient "al dente" et que le basilic et la tomate pouvaient faire chanter les couleurs et les goûts !

... et pour revenir au fantasme des draps évoqué bleue, pour moi il suffit qu'ils soient doux, sans matière synthétique et sentent bon le frais.... mais enfin le plus important.... c'est quand même le contenu....

... n'empêche que j'aimerais bien avoir eu une grand mère qui m'aurait souhaité des rêves parfumés ...

J'ai une totale aversion pour les couettes...
Je dors dans des draps tendres
nu
depuis.. je ne sais pas... j'allais dire toujours et certainement depuis l'age de 17 ou 18 ans.

C'est une sensation permanente de sensualité
de liberté
de douceur.

Celle qui rejoint mes draps ne porte rien, si ce n'est parfois quelques grammes de tissus pour le plaisir de les oter.

Certes il faut changer souvent.... pas les personnes... les draps !
Mais quel délice...

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