Il marche...
Le vent syncope
ses tempes.
Il marche
à flanc de ses rêves
rocailleux.
Son regard acéré
fend l’incertain.
Les éclairs entaillent la vallée.
Il marche comme un automate
depuis que le dernier rayon
est venu s’immoler
dans le lac .
Il marche…
Les arbres
tortueux monstrueux
gémissent.
Il marche.
L’horizon se méfie
Toujours.
Une voix soudain
s’accroche à la musique du vent
une voix couleur rubis
couleur flamme.
La voix serpente
sur les sentiers pierreux,
au rythme affolé des nuages.
La voix s’enlace
et coule et hante
les langueurs du temps.
La voix est tournée
vers là-bas.
Et lui, celui qui marche
se fige immobile
au bord de la montagne.
La voix-sirène l’appelle
il se laisse caresser doucement
par ses mains douceur de lune…