L'actualité a fait ressurgir de ma mémoire cet endroit, situé à côté de Madrid.
j'ai eu l'occasion de visiter cet endroit, accompagnée par un vieux franquiste... qui dans les "merveilles madrilènes" n'a pas manqué de me faire visiter ce mausolée.
Nous étions en août, et à Madrid les musées ouvrent tard. Nous voilà donc arrivés sur cet endroit où une immense croix nous guide jusque là.
L'endroit est immense. Vous semblez être une poussière. L'entrée de cette basilique qui s'enfonce dans la montagne est impressionnante.
Rien que le nom déjà vous fait frémir : "Valle de los caidos". La vallée de de ceux qui sont tombés. La vallée de la mort. Mais nous ne sommes pas dans un western. Non, nous sommes en espagne. Ce mausolée représente la guerre civile, le franquisme, la démesure, l'horreur.
On pénètre dans cette basilique d'une longueur incroyable après avoir franchi une porte massive qui déjà me serre le coeur.
On marche, on marche dans une touffeur, un silence mortel. Je me sens écrasée par l'histoire, je sens que je vais m'écrouler de peur, de mal-être, de malaise.
Un moment, sur le sol, une indication : ici commence la basilique St Pierre. Et alors je comprends toute la démesure de cet homme, de ce despote qui veut avoir un mausolée plus grand que tout ce qui existe au monde.
On marche toujours et encore... jusqu'à arriver à l'autel, sobre. Les deux chapelles sur le côté. Au sol 2 plaques. La première celle du caudillo, l'autre celle d'un phalangiste célèbre.
Et dans ce silence infernal, alors qu'on m'a expliqué que 40.000 morts sont derrère ces murs cette immense basilique, les martyrs qui ont été utilisés pour construire cet horreur de mausolée.... une voix retentit :
- on ferme les portes !
Vous dire la panique qui m'a saisie... je ne trouve pas les mots pour vous l'expliquer. NON !!! JE NE VEUX PAS qu'on m'enferme avec ce monstre, au milieu de ces morts.... je n'écoute personne, je m'élance là-bas vers cette porte immense qui me semble si loin, et qui si elle se ferme, je suis sûre qu'elle ne s'ouvrira plus jamais.
Je cours comme une folle... sort échevelée, tremblante, verte de peur.
Sur le parvis je retrouve la chaleur, la chaleur écrasante qui me fait dire que j'existe, que ce lieu est un cauchemar. Où est l'Espagne des castagnettes, des mantilles, des flamenco ?
J'ai eu l'impression d'être aux portes de l'enfer.
Ce soir, 20 novembre. L'actualité me ramène sur ce lieu. Les socialistes demandent que ce lieu devienne un lieu hommage des victimes de la guerre d'espagne et du franquisme.
J'ai encore le coeur serré, le corps entier qui tremble. Il ne faut jamais oublier les didactures. Sous peine de connaître l'enfer...
http://fr.wikipedia.org/wiki/Basilique_Sainte-Croix_del_valle_de_los_Ca%C3%ACdos